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Dump, Igloolik été 2011 Feutre sur papier numérisé, photos numériques, textes, dimensions variées et variables + Cliquez sur l'image pour l'agrandir |
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Extrait de la publication: " L'expérience du récit 2 ", Ecole Européenne Supérieur d'Art de bretagne site de Lorient |
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Lieu de résistance
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Plus je dessine la "dump", plus je la trouve à échelle humaine, sorte de décharge européenne des années 50 qui a encore peu de plastiques, de pneus et l'éléctronique commence tout juste à s'y installer. |
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Je comprends petit à petit combien cette décharge est utile et offre une alternative aux constructions standard proposées par le gouvernement canadien. C'est ici que tous les matériaux sont récupérés pour construire les " shacks" des chasseurs ou les extensions des logements sociaux ( 95% des logements du village ) ceux ci n'ayant pas de remises pour le matériel et tous les travaux informels de subsistance. Aller à la décharge est une forme de résistance à la consommation et devient le lieu d'ingéniosité, de résistance silencieuse finalement à la normalisation canadienne. C'est un lieu de troc, de liberté. C'est aussi le moyen d'avoir tout de suite une solution, une réparation, un abri. Un bateau porte-conteneurs ne passe qu'une fois par an pour livrer les matériaux, véhicules, etc... |
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Le bateau arrive demain dans la nuit, la décharge et la plage vont changer de visage et devenir le centre du village. Les "caisses bois" sorties des containers seront ouvertes sur le rivage et viendront, une fois vidées, en remorque à la décharge, les 40 containers retournant quant à eux sur le bateau. |
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Des matériaux quasi neufs sont aussitôt récupérables. C'est la ruée à la décharge: les inuits stockent des ressources venues du sud pour l'hiver. |
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Extrait du Protocole en ligne: Igloolik, " là où il y a des maisons ", 2011. |
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