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MAJ 12-04-2018
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Théâtre de la petite ortie, Manufacture d'orgues Louis Debierre, Nantes
Agatha de Marguerite Duras - mise en espace : Yves Picquet (toiles) - Patrice Roturier (diapositives)  
octobre/novembre 1985
 
Photo : Patrice Roturier
 
Agatha 1985/1989
Texte de Patrice Roturier in Mires N°2 hiver 1985-1986 OAVUP-POITIERS (sur la mise en espace d'Agatha de Marguerite Duras à la manufacture d'orgues Louis Debierre  à Nantes en 1985)

AGATHA
THEATRE DE LA PETITE ORTIE

Nantes octobre/novembre 1985

TEXTE de Marguerite DURAS
MISE EN ESPACE        Yves PICQUET (toiles)
    Patrice ROTURIER (dias)

Après les programmes présentés au Centre d'Action Culturel le de Saint-Brieuc et à la Galerie ART ET ESSAI de Rennes (cf. MIRES N°1) la DIAGRAPHIE change d'échelle.

AGATHA, c'est la conjonction d'une architecture, l'imposante manufacture des orgues de Louis Debierre, d'un texte de Marguerite Duras : soixante pages d'un bonheur “...qui est recherché constamment et toujours à travers les tentatives de tous les amants.”(Québec, 1981), et d'une mise en scène, quatre-vingts minutes d'apparitions, d'effleurements, de poursuites retenues.

Si la base de la recherche demeure, à savoir des toiles peintes, une série de diapositives et une programmation sur micro-ordinateur, il est évident que la mise en place du dispositif a été conditionnée par les contraintes architecturales et les impératifs de mise en scène. Ainsi les projections devaient s'accommoder à la fois du visible et du caché, c'est-à- dire, d'une part contribuer à l'intégration des toiles peintes (130 m2) dans l'espace construit, et d'autre part se soustraire aux regards et à l'écoute des spectateurs dans des caissons insonorisés et en trompe-l'œil.

Cette première phase achevée, la seconde s'ouvrait sur le défi de Marguerite Duras aux “faiseurs” d'images : “ Le texte est tellement important pour moi, tellement essentiel, que je sais qu'aucune image au monde, quelle quelle soit, n'ajoutera au texte une qualité supplémentaire, une portée supplémentaire, aucune.”(A propos du film, 1982).

Ainsi AGATHA est un texte à ce point - et à raison - sublimé par son auteur qu'il défie sa représentation même :.....“toujours la douceur, la voix fêlée, brisée d'un émoi insoutenable, non jouable, non représentable.” (AGATHA, p.20).

IL et ELLE, ici, devant nous -dans le présent de l'illusion- ne peut avoir lieu... Rideaux!
AGATHA-ON, impossible, alors vive AGATHA-OFF.

La manufacture des grandes orgues n'est pas une maison de vacances, de bord de mer, de bord de Loire, à étages, en pierres blanches, donnant sur un parc, non, tout simplement un lieu providentiel, réceptacle de traces très chargées que les circonstances révèleront.

L'empreinte essentielle : l'Histoire, c'est le texte de Marguerite Duras qui sera préenregistré pour affirmer sa distance, son inscription dans un espace-temps différé. Les toiles et les projections, au même titre que les éclairages ou le jeu des comédiens, tiennent lieu de “... traversée de l'histoire” et “...vont et viennent, repartent, reviennent vers elle.”(AGATHA, p.44).

Il est alors évident que, dans ce qui est donné à voir, ce ne sont pas les représentatio ns particulières qui importent, mais le caractère Indissociable du rapport peintures/diapositives, dans une osmose perpétuellement renouvelée entre la couleur pigment et la couleur lumière : “Ils sont du même sang, ils sont les mêmes, ils sont inséparables puisque c'est le même corps.” (Québec, 1981).

MORT, DOULEUR, AMOUR sont les trois mots clés qui définissent la relation incestueuse. Trois états que le peintre affirme dans la spécificité même de sa pratique, le recouvrement.

    SUPPORT..........................DOULEUR
    TOILE =        COUCHE INFERIEURE.........MORT
    COUCHE SUPERIEURE........AMOUR

Dans l'architecture à double mezzanine de la manufacture, chacun des niveaux sera investi d'une fonction thématique. Au rez-de-chaussée, c'est la face AMOUR qui sera révélée par l'éclairement, mais ce bonheur sera contrarié par une agression permanente des ombres portées : les fractures du subjectile (ensemble de casiers qui servait au classement des tuyaux d'orgues) renvoyant à la douleur exacerbée du présent de l'action. A l'étage, l'image portée par la rétro-projection traverse les couches DOULEUR et MORT (neutralisation obtenue par une texture en voilage de la toile-écran) pour se diffuser avec le maximum d'intensité dans la couche AMOUR, c'est la réincarnation du bonheur du temps passé. Enfin le dernier niveau : Là où la projection n'opère plus, seule demeure une lumière très intense (spot placé derrière la toile) qui renverse le processus de recouvrement (les marques rouges de la couche inférieure transpercent la surface blanche) et s'affirme comme la trace ultime de l'acte pictural... AMOUR et MORT se rejoignent, “Ecoute-moi, écoutez... il arrive aussi bien qu'un amour ne meure pas et qu'il faille l'anéantir.”(AGATHA, p.57).

Ces cicatrices rouges appellent par complémentarité le bleu, ce bleu d'un été “plus bleu que toi, plus avant que notre beauté, que mon corps.” (AGATHA, p.67).
Les bleus projetés rayonnent comme le soleil de l'été d'Agatha, mais ils sont également les multiples métaphoriques de “...la tache bleue sur le sol, par laquelle j'ai deviné le blanc du corps nu.”(AGATHA, p.40). Les diapositives redoublent sans cesse la fragilité du souvenir, les incertitudes de la mémoire à propos de l'amour criminel. Ces déchirures, ces éclats aux frontières du jeu scénique, aux franges du processus éclairement/extinction, à la limite de l'identification, sont les lieux d'ancrage. “...du désir qui submerge à l'énoncé de ce mot.”(AGATHA, p.34).

Dans l'indécision du recouvrement du pictural par le lumineux, il y a le parti pris d'une image sans cesse suggestive mais jamais affirmative. Devant le flou du bordurage de l'image, devant la violence des contrastes, devant le décalage couleur/graphisme, la vision du spectateur se construit dans la défaillance de sa mémoire, “...je n'ai pas d'autre souvenir de vous avoir vue, pas d'autre chose que de vous avoir.., vue, regardée.” (AGATHA, p.56)... C'est ce que Marguerite Duras appelle le Bonheur.