Naviguer en oiseau, texte de Justinien Tribillon, produit par le Réseau documents d’artistes avec le soutien du Cnap
Un cormoran de trois mètres sur quatre prend son envol sur l’avenue Aristide Briand. Sur le vrai-faux panneau publicitaire n’accueillant que des expositions de plein air, l’eau scintille. L’image littéraire est usée, mais c’est le mot juste: “Briller en jetant des éclats lumineux irréguliers, par intervalles rapides, donnant une impression de tremblement.” Le grain particulièrement dense, caractéristique de la sensibilité de la Kodak Tri-X, n’est pas une pollution de l’image. Recherché par la photographe Caroline Cieslik, il compose la photographie, la densifie. Se détachant de la masse d’eau argentée qui paraît être encore en mouvement, la silhouette charbonneuse d’un cormoran s’élance. « Il y a quelque chose d’archaïque dans le profil de cette oiseau, explique Cieslik, quelque chose du dinosaure. Sa beauté est ambigüe. » Extrait du texte
LES CHANTIERS-RÉSIDENCE
Marie Boyer, N'oublie jamais jamais les fleurs
Exposition du 28 février au 17 mai 2025 Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
Lauréate des Chantiers-Résidence, dispositif porté par Passerelle et Documents d’artistes Bretagne, Marie Boyer (1997) expose une série d’œuvres inédites réalisées à Passerelle. Diplômée de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne - site de Quimper, l’artiste développe au centre d’art un jardin étonnant et joyeux où la peinture se mêle à la botanique et à l’esthétique japonaise des mangas. Extrait du communiqué de presse.
Lancement BASE & Émergence
Cité internationale des arts, Paris (site du Marais) - Jeudi 12 juin 2025 · 9h30-11h30
DDA Bretagne et DDA Occitanie ont le plaisir de vous convier à une présentation des sites BASE et Émergence, pensés comme des outils de prospection pour les professionnel·les et comme un véritable appui pour les jeunes artistes, dans la période cruciale de sortie d’études, au moment où l’activité de plasticien·ne, designer·euse, designer·euse graphique se met en place, assortie souvent d’une pluriactivité. Un évènement co-organisé avec le Réseau documents d’artistes. En partenariat avec la Cité internationale des arts.
Parcours thématique proposé par Romain Boullot, Chargé de coordination du réseau et de projets culturels pour Bretagne Musées
Ce parcours rassemble des œuvres qui témoignent de l’évolution des paysages et des milieux naturels, en Bretagne ou ailleurs, de l’empreinte humaine sur l’environnement, de relations souvent néfastes entretenues avec le vivant. Certaines œuvres peuvent ainsi rappeler que nos actes collectifs ou individuels ont parfois des conséquences importantes voire désastreuses sur l’environnement, à l’autre bout du monde ou près de chez soi, souvent sans que l’on s’en rende compte. C’est la marée noire de l’Amoco Cadiz à Portsall, sur les côtes bretonnes, en 1978, qu’Alain Le Quernec incite à ne pas oublier, pointant la responsabilité de l’entreprise pétrolière Shell. C’est une montagne découpée à la pelleteuse en Italie, […]
Ce parcours rassemble des œuvres qui témoignent de l’évolution des paysages et des milieux naturels, en Bretagne ou ailleurs, de l’empreinte humaine sur l’environnement, de relations souvent néfastes entretenues avec le vivant. Certaines œuvres peuvent ainsi rappeler que nos actes collectifs ou individuels ont parfois des conséquences importantes voire désastreuses sur l’environnement, à l’autre bout du monde ou près de chez soi, souvent sans que l’on s’en rende compte. C’est la marée noire de l’Amoco Cadiz à Portsall, sur les côtes bretonnes, en 1978, qu’Alain Le Quernec incite à ne pas oublier, pointant la responsabilité de l’entreprise pétrolière Shell. C’est une montagne découpée à la pelleteuse en Italie, […]
Ce parcours rassemble des œuvres qui témoignent de l’évolution des paysages et des milieux naturels, en Bretagne ou ailleurs, de l’empreinte humaine sur l’environnement, de relations souvent néfastes entretenues avec le vivant.
Certaines œuvres peuvent ainsi rappeler que nos actes collectifs ou individuels ont parfois des conséquences importantes voire désastreuses sur l’environnement, à l’autre bout du monde ou près de chez soi, souvent sans que l’on s’en rende compte. C’est la marée noire de l’Amoco Cadiz à Portsall, sur les côtes bretonnes, en 1978, qu’Alain Le Quernec incite à ne pas oublier, pointant la responsabilité de l’entreprise pétrolière Shell. C’est une montagne découpée à la pelleteuse en Italie, photographiée par Julie Hascoët, à Carrare. C’est l’anthropisation et la dégradation des fonds marins des Calanques, rendues visibles par Nicolas Floc’h.
Les artistes interrogent notre sensibilité à l’égard du vivant, qui semble de plus en plus réduite au fur et à mesure que les modes de vie s’urbanisent ou se numérisent. On côtoie le vivant par l’intermédiaire d’images lointaines ou de plantations artificielles dans des univers citadins, comme c’est le cas dans On the roof de Tristan Deplus. On l’appréhende sous forme de chiffres, via des appareils interposés entre nos sens et le réel, qui en même temps qu’ils nous permettent de le comprendre, paraissent nous en éloigner. C’est le cas des bouées météorologiques évoquées par l’œuvre La dérivante, de Jonas Delhaye.
Des histoires communes entretenues avec les paysages et les milieux naturels apparaissent également dans cette sélection. Dans IH (dédicace à Francis), Pascal Rivet reproduit un tracteur en voliges de bois et se met en scène, sur fond de bocage breton, représentant une culture paysanne qu’il aime. Via leurs oeuvres, Daniel Challe et Elsa Tomkowiak nous parlent de façons d’imprégner les milieux naturels, avec la construction d’ouvrages massifs : le premier dans la vallée de la Tarentaise, la seconde à Pleumeur-Bodoù, dans les Côtes d’Armor. Je sors du dehors, de Babeth Rambault, et Stations, de Steven Pennanneac’h nous évoquent des modes d’habitat individuel, qui semblent grignoter la nature, formatée par le parcellaire.
Photographies, sculptures, peintures, installations ou affiches peuvent ainsi alerter, témoigner d’une histoire des paysages ou encore, plus légèrement, inciter à la contemplation de choses apparemment anodines, comme l’oiseau peint par Anaïs Touchot.